Givre [Libre]

L’albinos poussa la porte du parc, qui s’ouvrit avec un léger grincement. Silencieusement, elle se mit à marcher dans l’allée bordée de verdure, qui flamboyait de rouge et de jaune. Pourtant, les feuilles mortes elles-mêmes avaient givrées. La terre craquelait sous ses pas légers, et les petites flaques d’eau n’étaient plus que des surfaces lisses et glissantes qui se fissuraient sous ses pieds. L’atmosphère était frigorifiante, et le silence absolu. Jezebel était la seule créature vivante qui se baladait dans le parc – du moins à ce qu’elle sache. Même les oiseaux semblaient avoir disparus. S’il s’agissait d’un film d’horreur, l’atmosphère aurait été oppressante. Mais Jezebel se sentait sereine. Elle appréciait la solitude et le silence que lui offraient les moments comme celui-ci. Elle continua donc à descendre le chemin de givre qui s’était formé sur le sol. Reine de Glace. Ce surnom qu’on lui avait toujours affublé, elle l’acceptait maintenant. Qui ne peut pas voir la beauté à la fois si fragile et dangereuse de la glace ?
Le lac avait gelé. Il faisait déjà tellement froid, et l’hiver n’avait même pas commencé. Mieux valait commencer à se faire une réserve de feu de bois... Il y en aurait besoin.
En attendant, autant profiter de la patinoire improvisée. Surtout à six heures du matin, lorsqu’il n’y a personne.
Oui, six heures du matin. Jez’ était une lève-tôt, contrairement à certains de ses amis. Et le parc des Cygnes était l’un de ses préférés, justement parce qu’il contenait l’énorme Lac aux Cygnes sur lequel elle aimait tant patiner. Chaque hiver, elle passait des heures sur la glace, à glisser, tourner, virevolter... Ce qui avait commencé comme une partie de rire avec ses amies étaient devenus un de ses hobbys préférés. Elle s’était bien ridiculisée au début. Mais à force d’entraînement elle avait réussi. C’était comme le Quidditch. De l’espoir et de la persévérance, voilà ce qu’il fallait. Ce n’est pas qu’une question de méthode (référence débile à la pub dans le métro).
Jezebel s’assit sur un banc au bord du lac, et enfila ses patins. Elle portait une robe doublée d’une imitation d’hermine, et un manteau identique. Mis à part ses patins, elle portait aussi d’épais collants blancs et des gants de la même couleur. On aurait dit un esprit. Un très bel esprit cependant (modeste ?).
Elle s’élança sur la surface lisse du lac, et sentit la lame de son patin glisser comme le vent. Un frisson de plaisir la parcouru ; elle se sentait dans son élément. La vitesse, la grâce, le silence... La force et la fragilité réunie, cela donne la danse, le patin, et tant d’autres sports...
Jezebel virevolta pendant ce qui lui parut à la fois une éternité et un instant. Ses yeux fermés lui donnaient l’air d’être endormie, et le parc prenait soudain une apparence féerique. Le Lac des Cygnes, ballet merveilleux...
Soudain, une voix brisa le silence cristallin.

Assis dans son lit au teint bleu/vert, en dégradé ascendant,une jeune femme de 24 ans tentait en vain de trouver le saint sommeil, si réparateur. Or, manque de veine pour cette adulte qui allait devoir supporter l’insomnie encore 4 mois, le repos des justes ne semblaient pas vouloir se manifester à sa personne. Elle était étendu sur ce matelas , pourtant si confortable, depuis maintenant 5 heures. Le temps semblait s’étirer, torturant la pauvre victime morte de fatigue . Elle avait essayé toute les méthodes naturels : Lait chaud, tisane et même, certain traitement pour les femmes enceinte, prescrit spécialement par son médecin de St-Mangouste. Rien n’y fît. Dans un sens, c’était étrange, car la situation aurait dût être inverser. À savoir, toujours avoir envie de dormir. Mais ce n’était pas son cas. Ces cernes sous ces yeux s’allongeait de plus en plus chaque jour, et il lui arrivait fréquemment de devoir se reposer durant la journée. Ce qui était, pour une fille active comme elle, une chose très difficile à tenir. Fort heureusement, elle avait déjà la moitié du chemin de fait. Ce qui n’était pas peu dire.

Décidé à ne pas perdre davantage de temps à tenter de s’assoupir, chose qui lui semblait maintenant impossible la nuit, l’adulte décida de se lever. Enfilant en premier lieux des chaussures chaudes et adaptés à ces longues marches, elle se mit ensuite à la recherche d’un ensemble potable dans sa garde-robe. La plupart de ces pull était soit trop petit ou bien tout simplement minuscule. Impossible de cacher son ventre rond rendu à ce stade. Elle finit par prendre un Sweat double épaisseur violet, qui laissait transparaître sans aucun doute son statut. Satisfaite, elle prit ensuite un pantalon de velours bleu, ajusté spécialement à sa nouvelle taille. Puis, à l’aide d’une brosse acheté il y a de cela quelques jours, elle entreprit de coiffer sa longue tignasse blonde. Elle avait abandonné ces cheveux noirs lors de sa troisième année à Myrtgal. Son ancienne apparence de rebelle faisait partie de son passé. Car aujourd’hui, avec sa chevelure d’or et ces joues légèrement rebondi, malgré sa grossesse, l’auror resplendissait par sa bonne humeur et sa joie de vivre. Elle n’était pas l’une des plus belles, mais elle était jolie. Et elle en était satisfaite, et ce, sans aucune prétention.

Consultant sa montrer digital, elle remarqua qu’il était à peine 5 heures. Son colocataire n’était pas près de se réveiller. Tant pis. Se dirigeant vers la cuisine, elle ouvrit le réfrigérateur et piocha au hasard à l’intérieur de celui-ci. L’envie n’y était pas, mais il était pourtant primordial qu’elle mange, histoire de ne pas tomber sans connaissance. Elle en retira une pomme et un jus d’orange, fraîchement pressé la veille. Parfait. Le tout fût englouti assez rapidement, et enfilant son manteau rouge, Fynlie saisi sa baguette qui traînait sur le comptoir. Le pointant sur la porche de l’antre de Sean, elle lança un sort qui indiquerait à son ami qu’elle était parti. De toute façon, il devait y être habitué. L’adulte quittait toujours l’appartement tôt le matin, pour ne revenir que le soir, épuisé mais toujours dans cette même incapacité à trouvé le sommeil. Bref, ce n’était pas la rêve.

Sortant du logement, la jeune femme traversa plusieurs rues et chemin, avant d’arriver face à un écriteau portant un magnifique nom, qui n’était nul autre que celui du parc devant lesquels elle se tenait. Au loin, elle pouvait apercevoir le lac gelé, où une personne semblait patiner. C’était la place idéal…du moins, pour sa promenade. À chaque réveil, elle choisissait un endroit différent où elle allait marcher, histoire de connaître mieux les environs et surveiller la population…et puis, elle devait garder la forme. Ainsi, elle se laissa porter par ces pas, s’émerveillant devant la beauté du paysage . Le température était satisfaisante, et Fynlie n’eût qu’à resserrer son écharpe autour de son cou, histoire de ne pas attraper le rhume. Ça aurait été stupide. Puis, la fatigue prenant finalement le dessus, en retard sur l’ordre de la clarté et d’obscurité, elle décida d’aller s’asseoir. Voyant un banc près de la surface glacé où une femme virevoltait avec légèreté, l’adulte s’y dirigea, un sourire contrit au lèvre. Or, ces lèvres rosés s’étirent davantage en reconnaissant la patineuse. C’était Jezebel. Comment expliquer qu’elle avait reconnu celle-ci, et non son ex petit-copain? En faite, il n’y avait aucune raison valable. Et elle n’allait pas tenter de la trouver. Elle se contenta de réfléchir en silence, à la manière d’on elle devait agir. Car même si elle ne s’était jamais disputé, les deux ex-serpentard n’avait jamais été dans les meilleurs termes. Mais bon…qui n’est ni amie, ni ennemi, ne peux pas être bien méchant. Et tout le monde change. Les yeux étincelants, elle s’approcha lentement de la surface transparente, et dit, espérant se faire entendre :

- Salut Jezebel…

« Salut Jezebel... »
L’interpellée rouvrit subitement les yeux, surprise. Cette voix lui rappelait vaguement quelqu’un, mais qui ? Mystère. Une ancienne amie peut-être... L’interpellée se retourna donc pour apercevoir une forme indistincte de l’autre côté du lac. De nouveau, le sentiment de connaître la personne lui tirailla les sens.
Elle s’avança donc à la rencontre de l’inconnue. Elle était blonde, avec un ventre qui laissait deviner qu’elle était enceinte, malgré l’épais pull violet qu’elle avait enfilé. Un pantalon bleu, une écharpe... Si les vêtements lui étaient nouveaux, l’allure de la jeune femme qui se tenait sur le bord du lac lui était obscurément familière. Mais le nom de la personne, ainsi que son lien avec elle, lui échappait toujours. Amie d’enfance ? Camarade rencontrée pendant son tour du monde ? Employée au restaurant ? Dieu seul savait... Et l’unique moyen de le découvrir était d’aller vers l’arrivante.
L’albinos se releva le pied droit de façon à se freiner, et s’arrêta net devant Fynlie. Enfin net... Il y avait un petit écart d’une cinquantaine de centimètres entre elles deux. Mais bon elle n’avait pas voulu courir le risque de lui rentrer dedans. La situation était déjà assez délicate comme ça.
Maintenant qu’elle était devant la femme, Jezebel sentit son malaise augmenter en même temps que son impression de déjà-vu. Mais son esprit refusait de faire le lien entre la personne devant elle et une image plus ancienne. Le seul lien qu’elle voyait, c’était Nick.
Pourquoi Nick d’ailleurs ? Bonne question. Peut-être était-ce une de ses amies à Poudlard ? Qui connaissait-elle ? Clara Fudge, Fleur Berker... Fynlie Walf, bien sur, et euh... Léa Snake. Mais Léa Snake était morte depuis longtemps. Quant à Fleur et Clara, et bien ça ne collait pas. Ce qui faisait qu’il ne restait que... Fynlie Walf. Mais la Fynlie Walf qu’elle avait – vaguement – connue avait eu les cheveux et les ongles noirs, et le style vestimentaire était différent. Cependant la ressemblance était plutôt visible... Allez, tentons le tout pour le tout.

"Fynlie ?"

Fynlie regarda la jeune femme s'approcher d'elle, espérant secrètement être reconnu. Dans le cas contraire, elle n'aurait qu'à prétendre un vague flash-back trompeur, ce qui était toujours crédible. Elle comprenait enfin qu'une telle situation était délicate, car après 7 ans, ceux qui ne sont que des vagues connaissances ne peuvent espérer avoir garder ne serai-ce qu'une trace dans l'esprit de l'autre. En ce qui la concernait, avoir été oublié des mémoires ne la dérangeaient guère, quoiqu'elle doutait sérieusement que les jeunes élèves de Poudlard, génération après génération, ait pu effaçé ces années où elle était préfète, et dépressive de service. Hum...que du bon temps. Fort heureusement, aujourd'hui, elle n'était plus la même. Ni physiquement, ni mentalement. En changeant son apparence et en retournant habiter À Myrtgal, elle avait dit adieu à l'ancienne Fynlie. Celle qui fuyait et s'inquétait au moindre problème. L'adulte de maintenant, n'agissait plus ainsi. Pour cette raison si Jezebel, car pour elle c'était clair qu'elle ne s'était pas trompé sur la personne, ne revoyait pas en elle le visage de l'ex-serpentard, et ne saurait identifier cette nouvelle personne qu'elle était devenu, elle repartirait la tête haute. Elle ne cherchait pas à se lier d'amitié avec cette dernière, loin d'elle cette idée mais si cela ne lui déplairait pas, mais à se tenir avec un garçon...on finit par oublier ce qu'est la communication entre femme. Bref...la patineuse s'arrêta face à elle, puis finit par dire son nom, faisant sourire la principale intéressé. D'une voix normal, quoiqcuqe au ton plus chaleureux qu'autrefois, elle répondit sans attente:

-Oui, c'est bien moi.

Hum...un peu rustique la réponse. Mais tant pis. À son tour, elle se mit à observer tranquillement Jezebel. À première vu, celle-ci n'avait pas changé. Ces traits avait mûrit, certes, mais quand au reste...Souriant, elle commença à se demander si sa présence pourrait indisposer la jeune femme. Non...sûrement pas...Du moins, elle l'espérait. Dans le pire des cas, elle pourrait toujours repartir, politesse obligé. Et puis, elle allait bien voir. Si la conversation démarrait ou bien, si elle allaient demeurés sur un silence impénétrable et incommodant...

Un sourire illumina simultanément les deux visages bien différents. Jezebel souriait de ne pas s’être trompée sur la personne ; quand à Fynlie, et bien... C’est toujours agréable d’être reconnue après six ans d’absence non ? Surtout lorsqu’on a beaucoup changé. Elle se passa une main dans ses cheveux, qui l’empêchaient de voir correctement. La conversation était donc engagée. Mais que dire maintenant ? « Ça va bien ? » ne lui semblait pas être un très bon départ, surtout qu’après deux autres répliques, elles n’auraient plus rien à se dire... Il faut dire que malgré leur appartenance à la maison des Serpentards et leur chic pour s’attirer des ennuis, elles n’avaient jamais cherché à se connaître. Deux lionnes indépendantes en quelque sorte, ni hostiles, ni amicales l’une envers l’autre. Indifférence totale. Les rares fois où une possible amitié aurait pu se nouer avaient eu lieu des événements plutôt tragiques. Réunies dans le malheur ? Dans la détermination aussi cependant.
Bref Jezebel cherchait quelque chose à dire. Ni elle ni l’ancienne préfète ne pouvaient faire semblant de ne pas s’être reconnue maintenant. Alors autant faire un effort pour partir sur de bonnes bases.
Jezebel restait toujours sur la glace, tout simplement parce qu’elle avait encore ses patins, et que marcher dans la terre avec risquait de les abîmer. Ses mains gantées étaient encore fourrées dans ses poches, avant une désinvolture qui rappelait son allure d’adolescente.
Elle cherchait rapidement quelque chose à dire. Elle n’allait quand même demander qui était le père de l’enfant ! Ce n’était pas le meilleur sujet à aborder lorsqu’on vient de retrouver une connaissance d’il y a six ans. Bon, allons, restons vague.
Toujours souriante, Jezebel ouvrit la bouche pour parler.

« Et qu’est-ce que tu es devenue ? »

Voyant que Jezebel souriait, l'adulte ne pût s'empêche de faire de-même, tout en poussant un léger soupir de soulagement. Car elle aurait été mal à l'aise de voir qu'elle dérangeait. Fin bref...c'est la vie. Celle-ci lui demanda ce qu'elle était devenu, et la jeune femme étira davantage ces lèvres, découvrant ces dents blanches comme neige. C'était une question anodine, mais que, bizarement, tout les gens posait. Certes, il était bien de savoir ce qu'Il était advenu pendant toute ces années de la personne en face de nous. Mais sans même avoir recour à la legimencie, don qu'elle n'utilisait presque plus, Fynlie savait que les gens avait bien des questions plus intéressantes dans leur crâne, qu'ils n'osaient posé par peur de manquer de respect envers sa personne. Et puis quoi encore. Pour n'avoir rien à caché, sauf les évènements qui se sont déroulé à Myrtgal,la jeune femme ne craignait aucune réponses, ni questionnement. Mais bon...restait qu'elle allait devoir répondre. Passant outre un impression de déjà vu, elle dit:

-Et bien...je suis devenu auror...et de ton côté?

Elle ne chercha pas à s'étendre davantage sur son métier, car c'était inutile. De plus, elle et Jezebel n'avait jamais eu de véritable conversation autrefois, ce qui risquait de rendre cette rencontre difficile, dans le sens qu'Il ne s'était presque jamais parlé. Certes, elles se connaissait, mais n'avait jamais cherché à se connaître mutuellement.Quoicque en ces temps-là, Fynlie ne parlait qu'à deux personnes : Jynlie et Nick. Tout les deux, étaient bien vite sortis de sa vie. Et par la suite, elle avait enfin appris les véritables valeurs de l'amitié. Sans soucis ni dispute. La complicité même. Avec Sean.

Et un point la banalité, Jez’. T’aurais pas pu trouver mieux ? Rah et puis tant pis hein ! C’était dit, c’était dit. On assume la conséquence de ses idioties. Jezebel soupira intérieurement. Elle n’avait vraiment rien eu d’autre à dire. Ce n’était pas qu’elle manquait d’intérêt envers Fynlie, loin de là. Seulement, c’était plus facile de nouer le contact avec des gens que l’on vient de rencontrer. Parce que si l’on connaît ladite personne depuis pas mal d’années, sans pour autant vraiment la connaître, c’est extrêmement dur de trouver des choses à dire. Enfin vous me comprenez (du moins je l’espère). La seule chose qui la réconfortait un peu, c’était que Fynlie se trouvait dans la même situation qu’elle. Cette conversation démarrait magnifiquement, vous ne trouvez pas ? Mais bon. Pas de défaitisme. Au pire, l’une d’entre elles feindrait un rendez-vous urgent, et elles se sépareraient sans trop grande gêne.
Le monde des humains dans toute sa beauté.
« -Et bien...je suis devenu Auror...et de ton côté? »

"Moi ? J'ai récupéré les affaires de mon père. C'est loin de ce que je pensais faire, mais ça va."

Aïe, une Auror. Cela promettait d’être intéressant. Un jour, l’ancienne Serpentard devrait vraiment essayer de se débarrasser de ses préjugés contre ce métier. Ils n’étaient pas tous d’indolents incapables qui se croyaient au dessus de tout. Regardez Nate Von Brandt, par exemple... Son cher garde-du-corps n’avait jamais été un indolent incapable. Orgueilleux et narcissique oui, mais incapable non. Il l’avait vraiment aidé, lorsqu’elle était en difficulté. Malgré leurs disputes et leurs désaccords constants. Mais deux êtres aussi fiers l’un que l’autre, forcément, sa crée une friction. Ils s’en n’étaient pas mal tirés, en y réfléchissant. Sur deux mois de vie commune, ils avaient réussi à ne pas déclencher de Troisième Guerre Mondiale... Impressionnant.
Mais pourquoi parlait-on de Nate déjà ? Ah oui. Fynlie. Elle non plus n’avait jamais été du genre à regarder les autres de haut tout le temps. Les gens qu’elle n’aimait pas peut-être. Mais pas la majorité du monde. Jezebel ressentit soudain une vague jalousie envers Fynlie, qui avait une vie beaucoup plus remplie d’action que la sienne. Aussi horrible que cela puisse paraître, ses aventures d’antan lui manquaient. Parfois la vie lui semblait terriblement ennuyeuse, pour elle qui avait appris à vivre à cent à l’heure. C’était peut-être égoïste, mais elle se prenait à rêver d’action, de rebondissements. Une vie d’aventures et de péripéties qui ne terminerait jamais de la surprendre...
Mais ça, elle ne l’admettrait jamais. Parce qu’elle ne voulait pas demander le beurre et l’argent du beurre. Elle avait déjà tant fait pour se démêler des fils de son passé, que si elle recommençait à s’attirer des ennuis, elle finirait par être étouffée. Et une vie normale avait ses avantages aussi...
Et puis, il y avait la culpabilité. La culpabilité de vouloir vivre dangereusement, alors que des centaines de personnes ne souhaitaient rien de plus que d’avoir une vie comme la sienne. L’herbe est toujours plus verte de l’autre côté de la rivière.

Fynlie eu un regard intrigué, mais ne posa aucune question. C'était étrange de penser ainsi mais...euh...elle ignorait que Jezebel avait peut-être connu son père...ou du moins savait qui il était. À vrai dire, elle pensait que celle-ci était orpheline. Parce qu'elle n'avait jamais parlé de ces parents? Du moins...pas à elle. Ce qui était normal dans un sens, puisqu'il était très rare qu'il discutait et que dans de tel moment, ce n,était sûrement pas pour sympathiser au niveau de la famille. Bref, rien de très enthousiasmant. Elle reprit cependant bien vite son sourire, devenu franc et charmant avec le temps, ce demandant en quoi consistait ces fameuses affaires. De son côté, elle avait plûtot renié son père. si on pouvait parler ainsi. Car reprendre ce que celui-ci avait entreprit, aurait signifier devenir un mangemort, et persécuté tout le monde sur son passage. Elle devait admettre que pendant un instant, lorsqu'elle avait découvert la vérité, cette solution irrasionelle s'était imposé d'elle-même dans son esprit, mais en était bien vite sortit lorsque l'adolescente qu'elle était alors avait repensé à tout ces meurtres auxquels elle avait assisté, au du moins avait entenu parlé.

Elle devait par contre avoué que lorsqu'elle étudiait à Poudlard, la vocation de la plupart des élèves de sa maison étaient de servir le seigneur des ténèbresé À cet époque, les serpentards étaient réputés pour leurs cruautés et leur volonté de rejoindre les rangs du mal et de la magie noire. Mais avec sa génération, et celle de Nick, de Jezebel et de tout les autres, ces traditions qui se transmettent d'année en année sont bien vite disparu. De ces vert et argent prétentieux qui désirait à tout pris répandre la douleur et la terreur, il n'en restait guère. Pourtant, au départ, chaque personne portant l'emblème du noble serpent avait en lui ce quelque chose qui les poussaient vers cette maison . Chaqu'Un pensait être l'exception des serpentards, celui qui lutte contre Voldemort au lieu de se préparer à le servir, mais en final, les cas éloignés étaient plus nombreux que le contraire. Et elle était auror maintenant. N'étais-ce pas la preuve invisible du changement qui s'était opéré durant ces années de jeunesse?

On pouvait penser que son métier était palpitant et dangereux, et dans un cas, il l'était. Mais il manquait quelque chose à sa vie que personne, excepté ce petit être qui grandissait de plus en plus chaque jour dans son ventre, ne pouvait lui apporté. À savoir un amour pur et sain.Et elle attendait son arrivé avec impatience. D'une voix qu'elle voulu chaleureuse, elle dit:

- J'aimerais être à ta place...je vais bientôt devoir arrêter de travailler , question de sécurité.

D'un geste lent, elle désigna le pardessus qui ne pouvait caché le fait qu'elle était enceinte.

hj: Rappellez-moi de ne plus écrire lorsque je suis fatigué!

HJ : Meuh non, c'était très bien !

Jezebel se rendit compte qu’elle avait involontairement rendu « les affaires de son père » plutôt vagues. Un peu idiot non ? Il n’y avait, après tout, rien de bien illégal dans le fait de diriger un restaurant réputé… Mais bon. Certaines habitudes ne vous quitteront jamais, surtout l’art d’éviter une question. Intérieurement – et extérieurement aussi – la jeune femme sourit. Un sourire chaleureux qui reflétait celui de Fynlie. Une possible amitié serait-elle capable de se nouer là où il y a cinq ans encore, il n’y avait que d’incertains « bonjour » lancés en passant devant l’autre pour aller (ou sécher) les cours.
Oui parce qu’en tant qu’élève, Jezebel n’avait jamais vraiment pris la peine d’assister aux cours. Pourquoi ? Et bien, bonne question. Non pas par désamour pour les professeurs, mais plutôt parce qu’elle avait trop d’ennuis pour s’y concentrer à son aise. En cinquième année, elle avait dû assister à une moyenne de dix cours par mois. Pas terrible hein ? Cependant, elle avait toujours rendu les devoirs à la date requise, souvent par l’intermédiaire d’un ami. Insolence ? Peut-être. Toujours est-il qu’elle réussi ses examens ; peut-être pas avec brio, mais elle les passa tous, ce qui est le plus important. Pareil pour sa sixième année, qui fut nettement plus mouvementée. Combien de fois avait-elle évité Nate toute la journée, pour ne pas qu’il s’aperçoive qu’elle n’était pas à son cours de Botanique ? Beaucoup trop.
Bref, tout ça pour dire qu’elle n’était pas une élève modèle. Mais passons.
L’albinos suivit du regard le geste accompagnant les paroles de Fynlie. Elle allait donc bientôt prendre son congé maternité ? Il était vrai qu’avec un enfant, le métier d’Auror devenait d’autant plus dangereux… Enfin, au moins il n’y avait plus de Mage Noir à combattre, et donc beaucoup moins de mangemorts. D’ailleurs que faisaient exactement les Aurors, maintenant ? Il y avait pour sûre d’autres criminels en liberté, mais comparé aux serviteurs du Lord… Cependant, ce dernier était mort et ses fidèles en fuite. Et bon débarras.
Jezebel se demanda fugitivement ce qui était advenu de ses anciens amis. Pas Nick, Alex et les autres, non ; mais ceux qu’elle avait connu avant, fils et filles de mangemorts eux aussi. Etaient-ils morts, emprisonnés, en fuite, ou bien avait-il pu vivre normalement ? Elle espérait de tout cœur que la dernière solution fut la bonne. Elle ne pouvait supporter l’idée qu’ils ne soit mort.

"Mais ça en vaut la peine, n'est-ce pas ?"

Jezebel avait dit cela d’une voix amicale. Après tout, avoir un enfant était – selon ce qu’en disait les gens – une chose merveilleuse. Cela ne l’avait jamais réellement tenté, mais peut-être qu’un jour, elle aussi deviendrait maman ? Cela ferait plaisir à sa mère… A son père aussi, sans doute.
Tiens, son père. Il y avait longtemps qu’elle n’avait plus pensé à lui. En vérité, cela faisait trois ans qu’elle ne lui avait pas adressé la parole. Et il s’était bien gardé de renouer le contact. Verrait-il un jour ses petits-enfants ? Elle en doutait. Sans doute ne les reconnaîtraient-ils même pas. Il s’était définitivement brouillé avec sa fille unique, quoique dise sa femme.

Oui. Ça en valait la peine. Et même, largement. Jamais dans son adolescence, elle n'aurait cru avoir un bébé. Car à vrai dire, c'était une situation qu'elle n'avait jamais envisager puisqu'elle ne désirait pas avoir d'enfant. Pourquoi? Pour des raisons forts simples. En premier lieu, parce que dans ce temps, où elle aurait pu y penser ne serai-ce qu'une seconde, elle était avec Nick. Et que sauf au début, leur relation avait toujours été très instable, et que pour un gamin, ce n'était pas la meilleure chose au monde. Et puis, ils avaient rompu...ce qui enlevait définitivement cette possibilité. La logique voudrait qu'elle ait eu un autre homme dans sa vie, ce qui est effectivement le cas. Mais , cette personne, aurait mieux fait de ne jamais naître. Fort heureusement, il lui laissait un cadeau qui, même si non-désiré, la comblait déjà de bonheur. Et pourtant...il y a 5 ans, même en étant ...fin bref...( Pff...je vous dirai pas tout , tout de même!!)Même en étant en couple avec une autre personne que le serpentard, elle ne désirait pas avoir un marmot. Pour commencer, elle ne voulait pas que celui-ci puisse faire obstacle à sa carrière. Étais-ce cruelle de réfléchir ainsi ? Non. Beaucoup de femme avait les mêmes réflexions, et dans un sens, ce n'était pas égoïste. Elle n'avait jamais vécu que pour son travail. Et même aujourd'hui, elle démontrait clairement que son métier et sa vie personnelle était deux choses précises à lequel elle accordait une grande distinction. Bref, la jeune adolescente qu'elle était autrefois, n'aurait jamais crût avoir un enfant.

Car pour élever un être vivant, il faut de l'amour. Une chose d'on elle n'avait guère manquer, mais qui était un coin sombre de son enfance, aproximativement vers ces 13-14 ans. Et qu'il faut du temps. S'occuper de l'éducation d'un marmot demande beaucoup de patience, de volonté et de responsabilité. Et autrefois, elle avait trop peur de toutes ces valeurs. Fynlie craignait beaucoup de choses en ces temps-là...surtout ce qui l'engageait à une maîtrise d'elle-même. Or, cet enfant qui allait bientôt naître, l'avait obligé dans un certain sens, à révisser ces convictions déjà bien profondes. Une tristesse...? Non. Une joie.

Son sourire s'élargissant davantage, elle dit:

- Oui...largement.

Sa réponse n'était pas très précise,mais elle était encore perdu dans ces pensées. À ce qui l'attendait dans quoi...3-4 mois? C'était si loin, mais à la fois, si proche...D'un geste distrait, elle replaça une mèche doré derrière son oreille.

Jezebel regarda Fynlie pendant un instant, légèrement curieuse. Dans son esprit, Fynlie était la dernière personne – hormis Rogue sous-entendu – qui aurait voulu avoir un enfant. Mais après tout, elle n’avait jamais vraiment connu la personne qui se cachait derrière le visage de la préfète des Serpentards. Peut-être cette dernière adorait-elle en vérité les enfants ?
Soudain, la jeune femme frissonna. Elle se rendit soudain compte du froid environnant : elle ne sentait presque plus ses pieds. Elle fit donc un geste qui signifiait à peu près « Deux secondes, je reviens » et glissa rapidement jusqu’au banc où elle avait laissé ses affaires. Rapidement, elle se déchaussa, enleva la paire de chaussettes supplémentaire qu’elle avait enfilée au dessus de ses collants, et enfila ses chaussures. Puis elle marcha jusqu’à Fynlie, sur le sol cette fois-ci. Elle avait toujours aussi froid, cependant. C’est cela le problèmes avec les patins à glace : ils tiennent extrêmement bien le bien, mais ne retiennent aucune chaleur… Du coup, pour ! on se gèle. Et il faut mettre au moins deux autres paires de chaussettes au dessus de celles qu’on a déjà mises, pour pouvoir se sentir bien. Ce qui fait que les patins, et bien on les achètes une taille ou deux au dessus… Sinon ça ne rentre pas.
Toutes à ses médiations, Jezebel s’était arrêtée à côté de Fynlie. Elle ouvrit finalement la bouche pour parler, créant un nuage de cette vapeur blanche qui apparaît en hiver lorsque l’on veut dire quelque chose.

"Ça te dit qu’on aille dans un café où quelque part à l’intérieur ? Parce que je commence à avoir froid."

Patiemment, Fynlie attendit que Jezebel enlève ces patins. En ce qui la concernait, elle n’avait jamais été douée pour ce sport. À vrai dire, non, elle n’était douée pour aucune activité physique si ce n’est la course, le quidditch et la marche. Bref, rien de très compliqué. Non pas qu’elle ait un quelconque problème avec ce qui se montrait plus complexe, mais plutôt parce qu’elle n’avait jamais eu le temps d’expérimenter de telle chose. Quant au patinage, elle n’avait ni la vivacité nécessaire, ni l’équilibre. Et puis, ce n’était pas dans ces projets du moment. Car présentement, elle ne pensait pas à grand chose. Elle avait un but. Et c’était tout ce qui la préoccupait. Était-ce malsain de ce concentrer ainsi sur une seule chose ? D’un certain point de vue, ça pourrait l’être. Mais vu sa situation, ce ne l’était pas puisqu’elle avait décidé d’agir ainsi pour son propre bien, ainsi que celui du bébé. Car sinon, elle serait restée à Myrtgal…ce qu’elle n’avait pas fait.
Par chance, Sean avait su être là dans un des moments les plus difficiles de sa vie. Il avait réussi là où tant d’autre avait échoué : à savoir, la rassurer. Car il n’était pas aisé de faire retrouver raison à une adulte en proie à la panique, ce qu’elle était il y a de cela quelques mois, et pourtant, au bout d’effort grandiose, il y était parvenu. Et elle y serait éternellement reconnaissance. Celui-ci devait maintenant être à l’appartement, avec sa pizza immonde en train d’essayer de déchiffrer son message tout en se préparant à aller travailler. Allait-il ranger un peu la maison avant de partir? Car elle était dans un de ces fouillis…Elle-même n’avait jamais été douée dans les tâches ménagères, et il lui arrivait bien souvent d’employer la baguette qui était maintenant dans la poche de son pantalon pour accomplir des besognes de moldus, tel qu’épousseter ou tout simplement ranger. Quant au repas, il valait mieux ne pas en parler.

La jeune femme ayant finalement remis ces chaussures, Fynlie releva son regard vers celle-ci, pétillant et dénué de malice, tel qu’il n’avait jamais été. Elle parvenait à comprendre que celle-ci puisse avoir froid, quoiqu’en ce qui la concernait, elle n’éprouvait pas cette sensation glacée. Était-ce parce qu’elle y était habituée, vu les hivers ravageurs et glacials du Canada? Non. On ne s’habitue jamais à ces cristaux gelés…En faite, c’était surtout dût au fait qu’elle était chaudement recouverte. Néanmoins, pensant avec délice aux boissons chaudes qui pouvait l’attendre, et désirant entretenir une conversation avec l’ex serpentard, elle répondit :

- Bien sûr… Y a-t-il un endroit en particulier où tu désirerais aller?

Toujours souriante, Fynlie resserra davantage son écharpe autour de son cou. Le lieu lui importait peu et c’est pour cette raison qu’elle trouvait plus approprié que Jezebel choisisse. D’autant plus qu’elle devait mieux connaître les environs que Walf alors…

Jezebel croisa les bras sur sa poitrine, cherchant vaguement à se réchauffer. Ses patins pendaient de ses doigts crispés, et quelques morceaux de glace s’y accrochaient encore. Il devait encore être très tôt dans la matinée, et Glasgow commençait tout juste à se réveiller. Jezebel souriait à l’idée que certaines personnes venaient tout juste de se lever, tandis que d’autres dormaient encore. Elle-même obéissait au proverbe « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. » Jusqu’à présent, il s’était toujours révélé véridique. Après tout, elle était bien à la tête d’un restaurant de renommée internationale, et son interlocutrice était Auror, métier qu’elle savait difficile.
Bref, après cette petite crise de modestie (^^), il était temps de rentrer au chaud. La jeune femme passa rapidement en revue tous les cafés à proximité. Il n’y en avait pas beaucoup. Ou plutôt si, il y en avait un bon nombre. Seulement, il en fallait un qui soit ouvert, pas trop cher et de bonne qualité... Le genre d’endroit que l’on trouve rarement. Heureusement, elle savait où aller.
Adressant un sourire à Fynlie, Jezebel rattacha rapidement ses lacets de patins ensemble, et se tourna à demi vers la direction de la sortie.

"Oui, je sais exactement ce qu'il nous faut. Viens."

Elle se mit ensuite à rebrousser chemin, exactement le même que celui qu’elle avait emprunté deux heures plus tôt. C’est amusant comme le hasard fait les choses. Elle qui ne s’attendait pas à revoir tout ses anciens camarades de Poudlard... Mais elle aurait du le deviner : ils étaient jeunes et cherchaient du travail : quoi de mieux que la nouvelle capitale du monde sorcier ? Surtout que le monde était beaucoup plus sécurisant depuis la mort du Mage Noir. Enfin, au Royaume-Uni... D’autres pays avaient leurs problèmes, mais c’était loin d’être aussi grave que ce qu’ils avaient enduré durant le siècle du Lord.

Docilement, Fynlie emboîta le pas à Jezebel, sans se demander ne serai-ce qu’un instant leur destination. Peu lui importait l’endroit où il se rendait. L’important se résumait à deux choses : La chaleur et le café. Si ces deux choses étaient présentes, alors elle serait heureuse. Sinon…elle ferait sans. Et puis l’adulte n’allait tout de même pas l’amener dans une igloo, alors il n’y avait pas de quoi s’inquiéter! L’idée que celle-ci les conduisaient peut-être au fameuse «affaire de son père » lui effleura l’esprit, d’autant plus que Jezebel semblait connaître le chemin. Ce fût néanmoins avec une certaine réticence qu’elle franchit à nouveau la barrière, laissant avec une certaine nostalgie se paysage grandiose qui s’étalait il y a de cela quelques secondes devant ces yeux ébahies. Elle adorait le parfum des arbres ensevelis, où les épinettes à demi –enfouie dans les flocons glacés faisaient offices de potiches alors que d’autre était protégé par un grillage épais, histoire des le protéger de l’hiver. Mais par-dessus tout, elle aimait cette révélation froide de cette saison fantastique dans toute sa splendeur. La neige s’étendait à leur pied, tel une rivière étincelante de cristal blanc. C’était beau et agréable à regarder. Au bout d’un instant de contemplation, elle finit par dire, plus par désir de poursuivre la conversation que par intérêt :

-Où allons-nous?

Dans son esprit, une forme floue prit place et Fynlie se surprit à penser à deux personnes. Nick et Sean. Tous deux avaient été très influents dans sa vie, présent comme futur. L’un lui avait appris les douleurs et les joies de l’amour alors que le second lui avait montré comment il était possible de vivre une complicité intense tout en restant ami. Les deux hommes avaient tout les deux ont su se tailler une place spéciale dans son cœur, pour y rester à jamais même sous forme de souvenir. Les deux adultes, l’un comme l’autre, avait su l’accompagner et la soutenir dans les moments les plus difficiles de sa vie alors que tout semblait s’écrouler autour d’elle.Et finalement, tous deux avaient pendant longtemps tenu un rang spécial dans son esprit, où ils étaient la clé de ces réflexions, la solution à ces problèmes. Pourquoi pensaient-elles à eux maintenant? Elle l’ignorait…peut-être parce que l’image féerique qu’elle avait devant les yeux lui rappelait sa vie tourmentée. Fort heureusement, c’était finit. Définitivement.

hj: Vraiment désolé du retard et la longueur de mon post!

[Où allons-nous c'est une des questions préférées de Dora l'Exploratrice U_U]

Jezebel passa le portail du parc avec un court moment d’hésitation. Même si ses doigts commençaient à s’engourdir, elle aurait voulu rester un peu plus longtemps. Rester, pour pouvoir admirer encore un instant l’étendue de blancheur immaculée qui était le Parc des Cygnes. Rester pour ne faire qu’un avec la nature, durant l’infini d’une seconde. Rester pour pouvoir, un moment encore, se sentir parfaitement dans son élément, pour ne plus avoir l’impression d’être trop blanche.
Trop blanche. Inconsciemment, elle baissa son regard vers sa main gantée, dont elle ne connaissait que trop bien la pureté de neige. Trop pâle. Surnaturelle. Anormale. Différente. Marginale. Tels étaient les adjectifs qui l’avaient caractérisée durant toute sa vie, et qui continuerait ainsi jusqu’à sa mort. Conditionnée aussi bien par sa famille que par son apparence à un comportement antisocial et froid, la jeune femme se sentait toujours mise à l’écart par al société, sauf quelques rares exceptions. Après tout, la beauté d’aujourd’hui se caractérisait par une belle femme bronzée, et généralement blonde, qui se dorait au soleil. Tandis qu’elle, spectre incolore dont la peau fragile ne supportait que très peu des rayons de l’astre, n’était-elle pas le contraire de cet idéal féminin ? Dieu seul savait.
Toujours est-il que l’ancienne Serpentard sortit du parc, suivie de près par Fynlie qi hésita, elle aussi, durant un court instant à la sortie du parc. Mais elle continua elle aussi, et bientôt les deux femmes s’engouffraient des les petites ruelles de Glasgow. Tandis que Jez’ entraînait son ancienne camarade dans le dédale de la ville, celle-ci lui posa une question. Jezebel se retourna donc en souriant, et lança :

« Attends, tu va voir... Fais-moi confiance ! »

Et sur ces mots, elle tourna à droite, dans une impasse. D’un côté de la rue, une petite boutique accueillante se dégageait parmi les immeubles négligés et noirs de suie. C’était un mélange entre un salon de thé à l’ancienne et un restaurant des plus chics. Des murs, divers peintures surveillait les clients qui dégustait d’excellentes pâtisseries accompagnées des boissons les plus diverses qui variaient du jaune citron au rose fuchsia. D’épais fauteuils de velours noir encadraient des tables recouvertes d’une nappe en lin blanc. Le sol d’un bois noir était recouvert de tapis. Les couverts aussi étaient noirs, et le tout donnait une ambiance zen vraiment apaisante. Les seules touches de couleurs hormis les vêtements des acheteurs étaient les gâteaux divers qui s’alignaient dans les vitrines du magasin. Qu’elles soient roses, jaunes, oranges, vertes, bleues, rouges, violettes, et tant d’autres, ces confections faisaient du magasin Lily's Cupcakes l’un des plus réputés de la ville. Jezebel l’avait découvert quelques années auparavant, par hasard. Elle y était devenue un visage familier et s’était liée d’amitié avec la majorité des vendeuses. Ces dernières lui firent un signe de la main lorsqu’elles rentrèrent dans le magasin. Elle y répondit, alors que plusieurs visages se tournaient vers les anciennes Verts et Argents. La nouvelle génération de sorciers étant plus aptes à s’habiller comme les Moldus, les chapeaux pointus étaient rares et les figures donc plus visibles.
Jezebel mena Fynlie jusqu’à un divan noir dans un coin de la salle, où un feu ensorcelé changeait de couleur à chaque crépitement particulier. Elle enleva son manteau et autres vêtements d’extérieurs, invitant Fynlie à en faire de même. Puis elle posa ses affaires à côté d’elle, et, toujours souriante, lui fit un clin d’œil.

« Alors ? C’est joli n’est-ce pas ? »