Ballade [Nick]

Jezebel souffla, formant un bref nuage de vapeur devant elle. Dans la campagne environnant Glasgow, il gelait. Bien sur, le fait qu’il soit dans les quatre heures du matin n’arrangeait rien. Mais comme nous l’avons répété des centaines de fois, l’héritière des Mephisto était une lève-tôt. Je pense que vous l’avez compris la première fois, donc inutile de s’attarder là-dessus. Aujourd’hui cependant, elle avait plusieurs raisons de s’être levée aussi tôt. La principale était le bel étalon bai brun foncé qui, passant son encolure à travers la fenêtre de son box, venait frotter son museau contre l’épaule de sa cavalière. Cette dernière tenait dans sa main un filet et une paire de gants. Elle avait déjà posé la selle contre le mur de l’écurie, et ouvrit donc la porte du box, ou le cheval poussa un hennissement joyeux à sa vue. Souriant, elle passa ses doigts dans la belle crinière noire de la bête. Puis, elle attrapa une étrille et se mit à frotter énergiquement le cheval à rebrousse-poil, délogeant ainsi la saleté. L’animal, quant à lui, c’était déjà remis à manger. Un vrai goinfre.
Lorsqu’elle eut fini de démêler sa crinière à l’aide d’un peigne, elle sorti momentanément du box pour attraper le filet qu’elle avait accroché à un clou. Pour une fois, la jeune femme n’eut aucun mal à lui faire enfiler le mors, et eut tôt fait de le seller. Elle décida da lui laisser encore quelques instants de répit, et sorti en refermant la porte derrière elle, avant de se diriger vers un autre coin des écuries, nettement plus bruyant cette fois-ci. En effet, à côté de deux chevaux gris se tenaient son cousin Jago et une petite rousse prénommée Elisabeth. Tandis que le premier passait affectueusement une main sur l’encolure d’un des équidés, son amie était visiblement en colère.

« Je déteste les chevaux, tu le sais très bien ! »
« Je ne vois absolument pas pourquoi. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu te faire ? »
« Rien, mais… »
« Raison de plus pour essayer d’affronter ta peur. Et arrête d’hurler, tu les effrayes. »
« Je crierai si j’en ai envie ! Je te dit que je ne monterais pas ! »
« Ah oui ? Et que comptes-tu faire en attendant ? »
« Et bien, je… »
« Ça vous ennuierait de faire un peu plus de bruit ? Je pense qu’il y a encore quelques gens qui dorment… » intervint Jezebel, s’approchant des deux fugitifs.

Jago haussa les épaules, et finit de régler la sangle de sa selle. Eli’, contre toute attente, rougit furieusement suite à la remarque de la jeune femme. On lui avait toujours dit que les roux s’emportait assez facilement, et dans le cas de la jeune évadée, c’était vrai. Heureusement, ses accès de colère disparaissaient aussi rapidement qu’il survenait, et les deux cousins avaient appris à les ignorer. C’était une question d’habitude. Enfin. Une fois qu’ils eurent terminés de préparer les chevaux, les trois jeunes sortirent des écuries, tenant chacun leur monture par les brides. Comme ils étaient en pleine campagne, ils décidèrent donc de suivre le cours d’une petite rivière qui passait non loin de là. Jezebel enfourcha immédiatement son cheval, tandis que Jago aidait une Eli’ réticente à monter. Finalement, ils furent tout trois à cheval. Ordinairement, les jeunes femmes montaient en amazone, mais aujourd’hui l’aînée avait eu envie de faire de l’obstacle et avait changé les selles. Elle lança son étalon au galop, et le laissa filer le long de la rivière. Soudain, elle prit son élan et le fit sauter au dessus du cours d’eau. Ils atterrirent plutôt gracieusement de l’autre côté de la rivière, et continuèrent leur chemin sans attendre les autres cavaliers.
Au bout d’un certain moment, elle laissa son cheval repasser au trot, et lui flatta le cou, murmurant des cajoleries. C’est alors qu’elle entendit quelqu’un appeler, et se retourna pour voir de qui il s’agissait.

« Eh, Jez’ attends nous ! » cria Eli’, cherchant tant bien que mal à faire partir son cheval au galop.

Malheureusement, elle ne réussit qu’à l’affoler et il rua, envoyant ainsi sa cavalière en l’air. Elle s’étala lourdement sur le sol, poussant un juron. Jago roula des yeux, et sauta à terre pour l’aider à se relever, tenant toujours son cheval par une rêne. La jeune femme accepta de mauvaise grâce la main qu’il lui tendait, et il la tira debout. Entre temps, la monture de la rousse s’était arrêtée non loin d’eux, et les observait d’un œil tranquille, presque amusé. L’homme s’approcha de lui, et ce dernier ne chercha pas à s’écarter. Il pu donc sans problème saisir la bride du cheval, et le ramener à sa cavalière contrariée. Sans lâcher les deux bêtes, il la fit remonter, lui rappelant gentiment que les étriers avaient une fonction autre que la décoration. En guise de réponse, la jeune fille lui tira la langue, ce qui le fit rire. Il souriait toujours lorsqu’il remonta sur son pur-sang, et le fit partir d’un pas tranquille.
Derrière lui, la jument suivait son compagnon dont le cavalier tenait encore ses rênes. Eli’ resta donc agrippée par deux mains à sa selle, visiblement encore furieuse de sa chute dans la boue. Entre temps, l’albinos avait bien évidemment disparu. Jago pesta. C’était malin : elle les réveillait à l’aube pour faire une promenade à cheval, et dès qu’ils étaient prêts, elle s’enfuyait sans demander son reste ! Ils auraient mieux fait de rester coucher, tiens…
Jago songea fugitivement à son lit bien chaud, dans la petite maison qui gardait les écuries du coin. Entre temps, la femme du garde-chasse devait avoir commencé son ménage, et le poêle de la cuisine brillait déjà dans la petite pièce, tableau pittoresque des plus anciennes traditions des fermiers. Même si le cottage ne valait pas la belle demeure des Mephisto, il appréciait le calme qui y régnait. Ou du moins, quand les bambins du garde-chasse n’étaient pas là. Il ne comprenait toujours pas pourquoi Jezebel les avait envoyés là-bas, tout frais payés. D’après ce qu’il avait compris, Nick venait habiter chez elle, et il ne devait pas savoir qu’il était encore vivant. Mais pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? C’était tout de même plus honnête… Ou tant qu’à faire, pourquoi devait-il, lui (et Eli’), quitter une maison où il était après tout plus en droit d’y vivre que Snake et sa nièce ? Sa cousine commençait à avoir de sérieux problèmes de réflexion… Et puis, que ferait-il lorsque ses cours reprendraient ? Il n’avait pas particulièrement envie de se lever chaque matin aux aurores pour être à l’heure à l’université. Enfin, il verrait bien avec elle lorsqu’ils l’auraient rattrapé.
L’ancien mangemort donna un léger coup à sa monture, qui partit au trot, imitée par la jument d’Elisabeth. Suivant les traces de sabots sur le chemin boueux, ils arrivèrent bientôt à la rivière, où les traces s’arrêtaient. Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, la voix aiguë de sa camarade l’interrompit :

« Ne pense même pas à me faire sauter au dessus de ça, Jago. »
« Une telle idée ne me viendrait jamais à l’esprit. Son Altesse est bien trop délicate pour cela. »
« Serait-ce une moquerie ? »
« Je n’oserais jamais. »
« C’est ça. En attendant, il y a un pont à dix minutes d’ici. »
« Allons y alors. »

Jago sourit moqueusement à son amie, et donna un deuxième coup, plus fort, à son cheval qui s’élança au galop. Eli’ eu tout juste le temps de s’accrocher à sa selle pour éviter de tomber. Ignorant les injures de son ami, Jago laissa pleinement son cœur se griser par la vitesse des deux bêtes. Il ne comprenait pas comment sa camarade pouvait ne pas apprécier ces animaux. Lui-même les appréciait énormément, depuis qu’il était enfant plus précisément. Il avait appris à monter bien avant de savoir nager, comme était la coutume dans les familles de nobles. Il jouait aussi du piano, mais cela, c’était sans importance.
Toujours est-il qu’ils ne ralentir qu’une fois arrivé au pont de pierre dont la rouquine avait parlé. En traversant, Jago songea au temps perdu par ce détour, alors qu’il aurait été si simple de sauter au dessus du cours d’eau… Mais Eli’ était absolument terrifiée par les chevaux, et il avait déjà eu assez de mal à la faire monter dessus.

Joueur de Quidditch Nombre de messages : 572 Date d'inscription : 04/09/2007

[Oui bon finalement j'ai trouvé le courage de tout lire xD
Alors, là, si tu me trouves une raison potable pour que Nick se balade en pleine cambrousse à quatre heures du mat', j't'offre l'Iphone U_U]
Jez': x] Dernier Entraînement de Quidditch avant un match ?

Nick: A Quatre Heures du mat'? Mais t'es maso toi ou quoi? xD T'imagines Nick, NICK, se réveiller à 4 heures du mat' pour s'entraîner en pleine cambrousse? O.O Il est plutôt du genre à rester réveillé jusqu'à cinq heures du mat' pour paufiner des tactiques etc, enfermé dans sa chambre, mais après dormir jusqu'à devoir se lever pour aller au match, à l'entraînement qui précède le match..

» Petite... ballade nocturne XD ?
» Nick S. Holden
» Nick(ychoubidabaoum)